La robustesse des territoires
Pistes pour enseigner et apprendre la géographie autrement
En arrière plan, la carte de l’empreinte humaine en 2009
Le concept de robustesse
Olivier Hamant est directeur de recherche INRAE au laboratoire de Reproduction et Développement des Plantes (RDP) au sein de l’ENS de Lyon. Biologiste, il essaie de comprendre comment les plantes utilisent les forces pour contrôler leur développement, en alliant des approches de biologie moléculaire et cellulaire, mécanique et modélisation. Parallèlement à cette recherche, il est engagé dans un programme de formation explorant les nombreuses implications de l’Anthropocène à l’ENS de Lyon et avec la maison des cultures du monde à Berlin.
En écho à ses recherches biologiques et à l’Anthropocène, il participe à plusieurs projets impliquant les sciences humaines et les arts, notamment autour des questions de complexité, résilience et fragilité des systèmes biologiques. Auteur de plusieurs essais interrogeant la notion de robustesse, Olivier Hamant dirige l’Institut Michel-Serres et travaille sur les nouvelles relations de l’humanité avec la nature (https://www.ens-lyon.fr/ ).
A lire
Antidote au culte de la performance – La robustesse du vivant Par Olivier Hamant
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Olivier Hamant est renseigné sur Wikipédia.
En décembre 2024, voilà ce qui est écrit:
La thèse principale d’Olivier Hamant est de proposer un modèle dans lequel la valeur centrale ne soit pas la performance mais la robustesse. Plus encore, il présente l’absence d’optimalité comme un but à atteindre afin de renforcer la résilience. De nombreux exemples qu’il produit montrent à quel point les plantes ont une efficacité faible, mais une capacité d’adaptation aux changements, et particulièrement aux crises, très forte.
En effet, selon lui, la recherche de la performance et de la croissance a été un moteur de la croissance économique durant la seconde moitié du XXe siècle ; mais la performance et la croissance sont fragiles et ne résistent pas aux crises inévitables. Elles ne fonctionnent que dans un monde dont toutes les composantes sont stables et où les ressources sont abondantes. À l’inverse, les êtres vivants présentent des caractéristiques peu performantes mais plutôt résilientes et adaptatives, capables de s’adapter et de dépasser les crises. L’absence d’optimalité leur permet d’avoir une stabilité dans le temps et une plus grande résistance aux aléas.
Ainsi, les guerres modernes, dont l’exemple qu’il donne est l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ne sont pas provoquées par des pénuries mais par la disparition d’un excès de ressources. Elles sont ainsi souvent le fait des pays ou des entités les plus riches, et sont le principal vecteur de recherche de performance. Cette tendance se rapproche de l’inévitable gâchis de productivité du vivant, à la différence que ce dernier alimente le cycle de la matière et donc la résilience ; alors que l’économie de guerre ne revient pas au point de départ sitôt le conflit terminé : les concepts et objets sont adaptés pour un usage civil.
La recherche de la performance se heurte au paradoxe de Jevons, qui montre qu’une performance accrue se traduit souvent par une pression accrue sur la ressource, réduisant voire annulant complètement l’effet positif de la meilleure efficacité. De manière générale, la croissance économique est incompatible avec la robustesse d’une société ; en effet, en économie, l’extraction et l’utilisation de ressources non-renouvelables ou difficilement renouvelables sont comptabilisées comme des créations de valeur, alors que ce sont des destructions de capital naturel.
À la lumière des élections européennes de 2024, Olivier Hamant analyse le succès rural des partis d’extrême-droite en tant que recherche de robustesse des milieux et populations des campagnes face à la mondialisation perçue comme déstabilisation. En conséquence, dans son analyse, les milieux ruraux ne doivent plus être perçus comme des territoires en retard mais comme des laboratoires du monde à venir, notamment dans ses fluctuations. Il prône d’y installer le laboratoire d’un contre-modèle humaniste à créer.
Robustesse VS Développement durable
Dans sa thèse, Olivier Hamant met en lumière les impasses du développement durable.
Face à la troublante évolution des enjeux socio-écologiques, une première grande initiative globale a émergé : le développement durable. S’il existe des projets bien pensés dans ce cadre, d’autres, les plus nombreux, sont très contreproductifs. Pensez au tout-électrique censé réduire l’utilisation des énergies fossiles, mais qui demande des extractions minières de métaux rares extrêmement énergivores, génératrices de pollutions plurielles et destructrices d’habitats et de biodiversité. Le développement durable se réduit trop souvent à une bonne conscience écologique, en écho à l’oxymore d’une croissance verte. Le huitième objectif du développement durable promet même explicitement la croissance économique, une aberration évidente dans un monde en dette écologique et dont l’économie se contractera inévitablement. Fractionnés, les dix-sept objectifs du développement durable valident enfin une pensée en silo, où la compétition entre cibles à atteindre l’emporte sur une vision systémique des solutions envisagées.
Il interroge aussi la sobriété.
Face aux limites du développement durable, et dans un monde faisant face à des pénuries, une autre voie existe. Comme le dit Dennis Meadows fréquemment : « Il y a deux façons de réagir à une déficience perçue. L’une consiste à s’efforcer d’obtenir plus, l’autre à se satisfaire de moins. » Cette dernière est la voie de la sobriété. Une réponse de bon sens dans un monde sur une trajectoire de contraction économique. Mais est-ce suffisant ? Et surtout, est-ce opérationnel ?
Comme le dit l’historien Pierre Cornu dans un cours public, si la croissance économique peut s’apparenter à l’expansion d’un grain de maïs en pop-corn, la décroissance ne va pas convertir le pop-corn en grain de maïs. Quand la frugalité se limite à une augmentation d’efficience (énergétique par exemple), elle se confond avec la productivité. Les effets rebonds, la loi de Goodhart et toutes les externalités négatives socio-écologiques de la performance s’inviteront inévitablement et ne conduiront pas nécessairement à une réduction de nos impacts.
Il conclut de la manière suivante:
Ni le développement durable ni la sobriété ne questionnent frontalement l’injonction de performance. Pire, ils peuvent continuer à la légitimer ou à la décliner sous d’autres formes (le contrôle, l’optimisation, l’efficience). Si les concepts de durabilité et de sobriété sont bien alignés avec un monde qui a dépassé les limites planétaires, ce ne sont pas nécessairement des leviers opérationnels.
Développement durable et Tronc commun
Dans le référentiel du Tronc commun, il est question du développement durable que ce soit dans la formation historique, géographique, économique ou sociale et ce à partir de la P5. Les contextes et les attendus ciblés sont listés plus bas.
La manière d’aborder le développement durable et les impacts des activités humaines sur l’environnement est régulièrement remise en question pour ses effets peu probants sur l’évolution des comportements ou son caractère anxiogène contreproductif.
Indépendamment de ces considérations, le concept de robustesse peut être mobilisé seul ou en complément d’autres approches.
Robustesse et occupations du sol
Comment se saisir du concept de robustesse pour analyser les territoires?
Par l’observation des occupations du sol sur un territoire, est-il possible d’identifier des éléments qui contribuent à sa robustesse ?
Avec un groupe d’étudiants, nous avons lu l’article « Antidote au culte de la performance ». Nous nous sommes alors demandé s’il était possible d’analyser un territoire en termes de robustesse.
Nous avons envisagé deux types de territoires. Les territoires ruraux et les territoires urbains.
En faisant référence à l’ensemble de nos observations des occupations du sol dans les grands foyers agricoles et différents types de villes à travers le monde, nous nous sommes mis d’accord sur des éléments qui, de notre point de vue, contribuaient à la robustesse d’un territoire, à sa capacité à traverser des fluctuations.
Les indicateurs et les valeurs attribuées sur le graphique ci-contre sont le fruit d’un consensus construit en classe et d’appréciations fondées sur la comparaison avec des cas de référence.
Du concept à une grille d’analyse
Les éléments qui contribuent à la robustesse d’un territoire sont discutés et discutables. Ces discussions invitent à explorer des espaces à l’aide d’autant de clés de lecture.
Par exemple, si nous considérons qu’un espace rural est plus robuste si les parcelles agricoles sont entourées de haies (bocage), cet indicateur visuel est mobilisé pour explorer des espaces plus ou moins fermés. Cela permet de se rendre compte que les paysages bocagers ont des densités de haies variables.
Fort de cette connaissance, l’observation d’un nouveau cas nous permet de le situer par rapport à l’ensemble des observations. Il est alors possible d’attribuer une valeur, par exemple 0 si aucune haie n’est visible, si le paysage est parfaitement ouvert et 5 si la densité du bocage est particulièrement remarquable.
Ce classement est objectivé par des cas de référence. C’est leur nombre qui fera croitre l’objectité de ce classement.
La nature des indicateurs et leur nombre sont variables en fonction du niveau de connaissance des élèves. L’important étant qu’ils puissent se mettre d’accord en mobilisant un nombre suffisant de cas de référence.
Les cas peuvent être envisagés à des échelles adaptées au niveau des élèves. Par exemple, à l’échelle de quelques grandes régions paysagères en Belgique en 4e année primaire, à l’échelle de la Belgique et de l’Europe en 5e année primaire et à l’échelle du monde dès la 6e année primaire.
Finalement, si 10 indicateurs sont utilisés pour analyser un territoire, on obtient une note pour chacun. Si les indicateurs sont symbolisés par des axes gradués de 0 à 5 et organisés sous la forme d’un diagramme radar, on obtient une représentation de la robustesse d’un territoire sous la forme d’une surface de taille et de forme variable.
Exemple de grille d’analyse des milieux ruraux
Exemples d’indicateurs de robustesse d’un milieu rural
- Des parcelles de petite taille: les petites parcelles, généralement de moins d’un hectare garantissent une faible mécanisation et ce qui l’accompagne (fertilisant, pesticides …) et des cultures généralement plus variées, une économie plus circulaire …
- Des parcelles entourées de haies ou d’arbres: les haies et arbres sont des zones tampons qui favorisent la biodiversité, limitent l’érosion des sols et l’exposition au vent …
- Des parcelles de couleurs variées: la variété des couleurs témoigne de la polyculture qui limite la vulnérabilité face aux aléas et l’appauvrissement des sols.
- Des bois ou de forêts qui ponctuent l’espace: les bois et forêts assurent une plus grande biodiversité et limitent les variations des températures et augmentent l’humidité de l’air …
- Une disponibilité de l’eau qui est assurée: la disponibilité de l’eau est assurée si la couleur est généralement sombre, mais aussi par les cours d’eau, les zones humides, les réservoirs naturels …
- Des villages compacts : ils évitent le mitage rural et donc le cout des équipements collectifs, le risque de pollution, les conflits d’usage …
- Des villages avec des fonctions variées: ils favorisent l’économie circulaire, la vulnérabilité face à des aléas économiques …
- Des infrastructures en faveur de la mobilité douce: elles réduisent la dépendance énergétique, la qualité de la santé, les liens sociaux
- Des unités locales de production d’énergie renouvelable: elles réduisent la dépendance énergétique
- Une faible occupation dans des espaces à risque (ou faible intensité/fréquence des aléas naturels ): pour réduire l’exposition aux aléas et les couts individuels et collectifs.
- Une occupation/utilisation/organisation de l’espace qui évolue peu: la stabilité limite l’imprévisibilité face aux fluctuations. La stabilité s’observe à l’aide des images d’archive (Google Earth Online, WalOnMap …).
Exemple d’analyse à l’aide de ces indicateurs
Les valeurs données pour chacun des indicateurs se basent sur la connaissance des milieux ruraux à travers le monde. L’utilisation de cette grille implique donc que l’élève aura préalablement observé les différentes manières d’occuper les espaces ruraux au moins dans les grands foyers de l’agriculture sur Terre (Europe de l’Ouest et centrale, Grandes Plaines d’Amérique du Nord, Est et NE de la Chine, vallée du Gange, de l’Indus et delta du Bangladesh, Golfe de Guinée, région des Grands Lacs, sud du Brésil et nord-est de l’Argentine.
Le territoire de Forge-Philippe
Exemple de grille d’analyse des milieux urbains
Exemples d’indicateurs de robustesse d’un milieu urbain
- Une mixité fonctionnelle: la présence de zones mêlant habitation, commerce, services et espaces verts sur de courtes distances. Cela limite les déplacements nécessaires et renforce l’adaptabilité économique et sociale. Par exemple des quartiers comprenant des immeubles résidentiels et commerciaux avec des parcs ou des équipements publics intégrés.
- Un zonage équilibré: une répartition équilibrée entre espaces résidentiels, industriels, commerciaux et de loisirs permet de diversifier les fonctions urbaines. Pour le dire autrement, des zones industrielles dispersées sur l’espace urbain, que ce soit dans des zones plus centrales ou plus périphériques et un zonage qui diversifie les facteurs de localisation. Par exemple des industries le long d’un canal, d’autres ailleurs le long d’une voie de chemin de fer et d’autres ailleurs à proximité d’un échangeur autoroutier.
- Une densité du bâti équilibrée et un bâti flexible: une densité ni trop élevée (risque d’engorgement) ni trop faible (étalement urbain couteux) est un bon indicateur visuel de robustesse ainsi que des bâtiments de taille et hauteur variées dans des quartiers compacts comme indicateur d’immeubles modulables pouvant accueillir différents types d’usages.
- Des espaces verts et végétalisés: parcs, jardins, toits végétalisés, et coulées vertes qui atténuent les ilots de chaleur, améliorent la biodiversité et contribuent à la gestion des eaux pluviales. Par exemple des espaces verts réguliers et bien répartis visibles sur l’image aérienne.
- La présence et la gestion de l’eau tant pour assurer une continuité écologique avec les espaces verts, le drainage des eaux pluviales et la gestion du risque d’inondation: zones perméables, bassins de rétention, toits végétalisés ou infrastructures de drainage naturel visibles depuis le ciel, digues, zones tampons contre les inondations …. Par exemple des toits verts, des plans d’eau et des zones humides intégrées au tissu urbain.
- Des unités locales de production d’énergie renouvelable: toits avec panneaux solaires, éoliennes urbaines ou autres infrastructures d’énergie verte. Par exemple des taches sombres rectangulaires sur les toits indiquant des panneaux photovoltaïques.
- Des espaces publics multifonctionnels: places, marchés, ou infrastructures sportives accessibles à tous, favorisant l’interaction sociale. Par exemple des aires ouvertes avec des chemins, bancs, ou installations visibles.
- Des équipements collectifs accessibles au plus grand nombre: Écoles, bibliothèques, centres de santé et bâtiments administratifs répartis de manière homogène.
- Un réseau de transport diversifié: la présence d’infrastructures pour différents modes de transport (routes, pistes cyclables, lignes de tramway, gares) permet de réduire la dépendance à la voiture individuelle. Par exemple des intersections de réseaux de transport visibles sous forme de lignes variées.
- Une faible densité du trafic: en vue verticale, des espaces sont remarquables par la faibe densité ou l’absence de véhicules que ce soit par la fait d’une zone à faible émission ou l’aménagement de piétonniers …
L’étude des interactions entre les êtres humains et l’environnement de manière positive
Se (re)centrer sur l’étude des interactions entre les êtres humains et l’environnement
Dans le cadre du Tronc commun en S1, il est question de mettre en évidence l’évolution des territoires à travers des processus représentatifs : l’étalement urbain, la déforestation et les mutations de l’agriculture.
La grille d’analyse de la robustesse des territoires pourrait être une entrée globale pour l’étude de ces phénomènes avec comme objectif premier d’identifier les évolutions qui permettent de répondre à l’urgence climatique et à l’urgence de fournir à l’ensemble de la population mondiale croissante un accès aux ressources de base.
La construction des indicateurs de robustesse est alors un prétexte pour explorer le monde afin de faire un état des lieux des manières d’interagir avec l’environnement dans les grands foyers de l’agriculture, dans les grands massifs forestiers et dans les espaces marqués par la croissance urbaine. L’étude des territoires à travers ces indicateurs permettra de faire émerger les phénomènes dont il est question dans le référentiel tout en portant l’attention sur la question environnementale. Cette manière de faire permettra d’éviter les études « mécaniques » de phénomènes géographiques en (re)centrant la géographie sur l’étude des interactions entre les êtres humains et l’environnement.
Une approche positive de la géographie
La mise en évidence des activités humaines qui impactent négativement l’environnement comme celles qui contribuent aux émissions de GES ou l’observation des conséquences du réchauffement climatique sur les territoires à travers des évolutions qui ont des allures de catastrophes sont des réalités qu’il ne faut pas ignorer.
Si cette approche nourrit indéniablement l’écoanxiété, elle ne semble pas avoir les effets attendus sur l’évolution globale des comportements comme solution à cette crise majeure que nous traversons.
L’utilisation de cette grille d’analyse de la robustesse d’un territoire est résolument positive puisqu’elle vise à attribuer un score à une force, pas à une faiblesse. Cela ne revient pas à ignorer les faiblesses qui seront mises en évidence par d’éventuels piètres scores.
L’utilisation de cette grille qui analyse l’état des forces d’un territoire donne de facto des solutions aux faiblesses. Ces solutions seront les mesures qui permettront d’augmenter le score des indicateurs défaillants.
Place du développement durable dans le référentiel
Quelle est la signification donnée au développement durable dans le référentiel du Tronc commun?
« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » (selon le rapport Brundtland)
Le développement durable est la finalité inscrite dans les textes légaux et les « transitions » sont des transformations nécessaires pour y arriver, en ouvrant la voie à des débats sociétaux et des choix socioéconomiques différents et variables dans le temps.
Quand est-il question du développement durable dans le référentiel du Tronc commun en sciences humaines?
Dans les visées des sciences humaines (p19).
… appréhender le développement durable dans ses dimensions économique, sociale, environnementale et culturelle, leurs interactions et ses objectifs ;
Dans les enjeux actuels de notre société que les élèves doivent comprendre (pp 20 et 21)).
… le développement durable sous l’angle des impacts environnementaux : l’évolution des territoires, du climat et de l’environnement, de nos modes de consommation et de production . Comment concilier occupation des territoires, création de richesses, répartition équitable de ces richesses et respect de la nature et des générations futures ? Quelles responsabilités individuelles et collectives ?
Dans les spécificités de la formation géographiques (p.75)
La géographie est dès lors un vecteur fondamental pour former des citoyens/citoyennes responsables qui habitent véritablement les lieux qu’ils utilisent, qui se sentent concernés non seulement par leur devenir mais aussi par celui d’autres lieux qu’ils impactent par leurs comportements . Elle contribue de la sorte à une meilleure compréhension des enjeux du développement durable
Dans les spécificités de la formation économique et social (p109)
Si la définition d’objets d’apprentissage contribue à l’éclairage du cadre de vie, cette formation favorise également l’émergence de questionnements relatifs aux enjeux actuels et futurs de notre société dont l’évolution de nos modes de consommation et de production et les responsabilités individuelles et collectives en matière de développement durable ;
Dans le cheminement de la formation économique (p110)
Les questions de consommation, de production et d’échanges seront notamment abordées au regard des enjeux du développement durable et des différents scénarios de transitions. En effet, il ne faut pas voir une opposition entre développement durable et transition(s). Le développement durable est la finalité inscrite dans les textes légaux et les « transitions » sont les moyens pour y arriver, en ouvrant la voie à des débats sociétaux et des choix socioéconomiques différents et variables dans le temps. Ainsi, les « transitions » sont bien un chemin vers un développement durable.
Dans le cheminement de la formation sociale (p112)
Certaines activités, pourtant déterminantes pour répondre aux besoins de protection de certains groupes d’individus, ne sont pas toujours reconnues, rémunérées ou valorisées . En 6e année, les élèves sont amenés à appréhender, au départ de la découverte d’une expérience d’économie sociale ou circulaire, les effets sur le lien social d’une « autre » façon d’organiser la production (développement durable) de certains biens et services : renforcement des relations entre producteurs et consommateurs, valorisation des relations de proximité et de réseaux d’entraide et de solidarité, etc
A quels moments de la scolarité doit-on aborder le développement durable, dans quels contextes et avec quels attendus?
P5 – Histoire
À chaque moment clé abordé durant la 5e primaire, les transformations des activités de production et de consommation ont, dans leur sillage, bouleversé le travail, les rapports sociaux et la citoyenneté et l’État . Elles ont accentué l’empreinte écologique des sociétés sur leur environnement . L’élève est ainsi amené à prendre conscience des enjeux environnementaux qui font partie intégrante du développement durable.
Attendus:
-
- Énoncer un changement dans les activités pour produire et consommer et au niveau du cadre de vie
- entre le Paléolithique et le Néolithique
- entre le Néolithique et la période gallo-romaine dans nos régions
- entre la période gallo-romaine et le temps du développement des seigneuries et des villes dans nos régions .
- entre le temps du développement des seigneuries et des villes dans nos régions et le temps du patronat, du monde ouvrier et du monde rural .
- entre le temps du patronat, du monde ouvrier et du monde rural et l’Après-Guerre
- Expliquer en quoi un changement dans nos régions au niveau des modes de production et de consommation constitue une rupture .
- Compléter une frise chronologique graduée, du Ve millénaire avant J.-C. à aujourd’hui par des traces ou des informations relatives à l’évolution des modes de production et de consommation et l’annoter en mobilisant des repères temporels significatifs.
- Sur la base de documents traitant des modes de production et de consommation, compléter un tableau à double entrée pour comparer une réalité d’aujourd’hui avec une réalité du passé et identifier des éléments qui changent et des éléments qui ne changent pas.
- Énoncer un changement dans les activités pour produire et consommer et au niveau du cadre de vie
P6 – Géographie
L’objet de la 6e primaire est d’élargir la connaissance des éléments qui structurent l’espace à l’échelle du monde sur la base de grands repères (continents, océans et principaux parallèles), de la répartition de la population et des grands climats . L’observation de ces grands ensembles sera notamment réalisée à travers les manifestations du réchauffement climatique de manière à apprendre à distinguer les activités humaines qui contribuent plus ou moins à ce phénomène, dans une perspective de sensibilisation aux enjeux environnementaux qui font partie intégrante du développement durable.
Attendus:
-
- Décrire des exemples d’activités humaines qui participent au réchauffement climatique.
- Décrire des exemples de conséquences environnementales du réchauffement climatique.
- Citer des solutions pour atténuer les changements climatiques induits par le réchauffement.
P6 – Formation économique et sociale
En 6e primaire, en regard de la norme du développement durable, les effets des modes de production et de consommation de biens et de services dans nos sociétés contemporaines ne sont pas négligeables, tant sur le plan social qu’environnemental . L’élève sera invité à analyser des formes alternatives de production de biens et de services en regard d’enjeux tenant à l’utilisation de ressources naturelles et énergétiques qui ne sont ni infinies ni également réparties sur notre planète.
Attendus:
-
- Parmi un ensemble d’exemples concrets fournis, identifier celui (ou ceux) qui relève(nt) des principes du commerce équitable .
- Citer des alternatives légales à l’achat d’un bien neuf (ex. : les filières de seconde main, de réparation d’objets, etc.).
- Dans le cas précis d’une organisation pratiquant l’économie sociale et solidaire ou circulaire, décrire comment les biens et services sont produits et l’incidence de ces activités dans l’environnement local (ex. : renforcement des relations entre producteurs et consommateurs, relations de proximité, valorisation d’un savoir-faire local).
- En comparant des impacts économiques, sociaux environnementaux de différents modes de production et de consommation, justifier l’appartenance d’acteurs au commerce équitable .
- Identifier des impacts économiques, sociaux et environnementaux de différents modes de production et de consommation
- Pour un acte de consommation et/ou de production donné et au départ de l’idée de développement durable, formuler des questions relatives aux tensions qui peuvent exister entre des intérêts individuels et des intérêts collectifs des générations actuelles et générations futures
S1 – Formation géographique
L’objet de la 1re secondaire est de développer les connaissances relatives à l’évolution de l’occupation de l’espace, au départ de trois processus significatifs et de natures différentes : l’urbanisation, la déforestation et les mutations (dont l’industrialisation) du secteur agricole. Ces trois processus permettent de mettre en évidence des effets des actions humaines sur l’environnement.
Attendus:
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- Décrire un exemple d’évolution de l’occupation du sol qui illustre un effet positif ou négatif de l’évolution des espaces sur l’environnement.
- Mettre en évidence des effets positifs et négatifs de l’évolution de l’occupation/utilisation du sol sur l’environnement.
S1 – Formation économique et sociale
En exploitant l’espace numérique, l’élève approfondit le concept de développement durable et l’analyse sous l’angle de la consommation collaborative.
Attendus:
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- Distinguer commerce traditionnel et e-commerce du point de vue tant du consommateur (accès, prix, etc.) que de leurs impacts (environnementaux, sociaux, etc.).
- Formuler un avis argumenté sur différentes pratiques de commerce à partir de l’analyse des impacts économiques, sociaux et environnementaux de la consommation collaborative et de l’e-commerce par rapport au commerce traditionnel
S2 – Histoire
En élargissant ses connaissances aux différents contextes historiques qui ont favorisé le processus de mondialisation, l’élève poursuit le développement de ses représentations du temps . La découverte de cette évolution permet de faire émerger des questionnements en lien avec les enjeux environnementaux qui font partie intégrante du développement durable .
Pas d’attendus explicites!
S2 – Géographie
Au départ de certaines mutations des espaces, l’élève interroge les effets de la mondialisation en termes d’impacts environnementaux et de façon plus générale, en termes de développement durable .
Attendu:
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- Mettre en évidence des impacts positifs et négatifs de la mondialisation sur l’environnement, à travers la mobilité des biens et des personnes
S3 – Géographie
En prenant en compte des espaces plus ou moins à risques, l’élève poursuit le développement de ses représentations du monde . Les enjeux des impacts environnementaux sont réinterrogés à travers le concept de vulnérabilité et plus particulièrement, en observant la manière d’occuper un territoire et les risques que cela induit pour les populations.
Attendus:
-
- Décrire des phénomènes qui témoignent des changements du climat induits par le réchauffement.
- Justifier l’importance de la vulnérabilité d’une population en faisant référence à son effectif, son niveau de développement socioéconomique et à la manière d’occuper l’espace.