Cet article du réseau Canopé met en évidence Ravensbrück, comme un des symboles de l’horreur et de l’exploitation dans les camps de concentration nazis.
Ravensbrück, situé à 90 kilomètres de Berlin, a été créé entre janvier et mai 1939 pour accueillir initialement 1 500 détenues. Construit par environ 400 déportés de Sachsenhausen, le camp comprenait 16 baraques de logement, deux baraques de travail, un bâtiment d’intendance et l’enceinte. Les entreprises privées locales ont participé à la construction.
Avec l’inflation constante du nombre de détenues, le camp a été agrandi quatre fois. Au printemps 1945, il comptait plus de 80 000 femmes originaires de 20 pays différents, réparties dans une quarantaine de sous-camps. Les chiffres montrent une augmentation dramatique : 3 000 en 1939, 12 000 en 1941, 15 000 en 1942, 42 000 en 1943, et 80 000 à la fin de 1944.
Les détenues ont découvert un univers de misère et de mort, comme en témoignent Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle. Les conditions de travail étaient extrêmement dures, avec des journées de 12 heures et quatre appels quotidiens. Les détenues étaient utilisées comme main-d’œuvre pour le camp ou louées à des entreprises, notamment pour la fabrication de pièces d’avion, de cartouches et d’obus.
Les résistantes françaises refusaient de participer à l’effort de guerre allemand et étaient employées pour des travaux pénibles à l’intérieur du camp, comme le terrassement et le déchargement des wagons. À partir de 1941, l’Aktion 14f13 a mis en place l’extermination des « inaptes au travail » par gazage ou injections mortelles. Dès l’automne 1944, une chambre à gaz a été construite à Ravensbrück même.