Pour construire des apprentissages avec les élèves, une question fondamentale se pose et doit avoir une réponse claire

Que doivent apprendre les élèves?

Si cette question semble évidente, la réponse ne l’est pas souvent.

Généralement, cette réponse énonce les activités réalisées en classe. Par exemple, pour la séquence “Circuler dans deux milieux urbains (1/2)”, l’enseignant fera état d’activités telles que “décrire la circulation dans une ville sur la base de documents”, “identifier les lieux où des problèmes de circulation se posent”, “décrire la voirie dans ces lieux”, “comparer des voiries d’aujourd’hui et d’hier”, “décrire l’évolution de cette ville et de la circulation” …

Moins souvent, l’enseignant fera état du développement des capacités à identifier des composantes de l’espace, à caractériser l’organisation de l’espace, à utiliser des repères spatiaux à l’échelle d’un territoire pour situer des faits ou des phénomènes, à utiliser des repères temporels pour situer des faits ou des phénomènes, à lire une trace du passé, à mettre en évidence l’organisation du temps …

Pourtant, les activités réalisées en classe ne peuvent se limiter à elles-mêmes. Si c’est le cas, l’élève aura l’impression que ce qu’il doit connaitre porte sur la restitution de ce qu’il a appris sur cette ville, sur ses problèmes de mobilité, sur ses voiries, sur son évolution ou son origine …

Ces activités doivent donc, dès le départ, être explicitement mises en lien avec les intentions d’apprentissage qui se trouvent dans le programme (ou son référentiel). Si ce n’est pas le cas, il y aura peu de chances que l’élève apprenne ce qui est attendu.

Utiliser des manuels ou des supports en ligne pour y arriver

Tous les manuels proposent des activités à réaliser en classe. Ils indiquent également des savoirs et des savoir-faire à faire apprendre. Généralement, ces éléments sont présentés séparément soit dans le même support ou des supports différents.

Une utilisation efficace

  1. Identifier dans les fiches de savoirs ou de savoir-faire du manuel (consulter aussi les pages 9 à 17 du programme, les savoirs et savoir-faire ou les pages 76 à 88 des Socles de compétences) les éléments que l’on souhaite faire apprendre ou que l’on souhaite réactiver. Cette sélection varie en fonction des apprentissages déjà réalisés, des prérequis, de difficultés diagnostiquées … Cette sélection indique aussi à l’enseignant ce qu’il doit connaitre du sujet (la matière qu’il doit maitriser).
  2. Sur cette base, parcourir les activités proposées et retenir celles qui permettront le plus efficacement de faire apprendre les éléments sélectionnés au point 1.
  3. Mettre les élèves en activité. Utiliser des dispositifs qui permettront de vérifier que les apprentissages visés sont rencontrés (évaluation formative) ou des dispositifs pour lever d’éventuelles difficultés (remédiation).
  4. Au terme des activités, structurer les apprentissages visés au point 1 sur la base des activités réalisées au point 3.
  5. La certification des acquis peut se faire plus tard (évaluation interne ou externe).

Cette manière de faire permet aux élèves de savoir ce que l’enseignant attend d’eux et en quoi le sujet traité en classe est utile (ou a du sens). Cette manière de faire permet de placer le sujet pour ce qu’il est: un exemple pour développer des savoirs et/ou des savoir-faire. Cette manière de faire permet de sélectionner plus rapidement les documents utiles , de formuler des consignes efficaces, de savoir jusqu’où aller dans les activités et limiter le temps de recherche des documents, de consacrer plus de temps pour concevoir des activités efficaces.

Une utilisation à proscrire

  1. Se saisir d’un sujet traité dans un manuel (p.ex. la mobilité à Bruxelles) et, par des mises en activités, tenter de faire le tour le plus large possible de la question.
  2. Interroger les élèves sur la maitrise du sujet qui a été analysé en classe (refaire les mêmes activités en autonomie sur le même milieu ou un milieu semblable)

Cette manière de faire amène les élèves à redire ou refaire ce qui a été dit ou fait en classe. Même si les sujets traités sont intéressants, les acquis d’apprentissage visés par les référentiels et les programmes ont alors peu de chance d’être rencontrés. Cette démarche conduit inévitablement à sanctionner des élèves sur la base d’éléments qui ne sont pas conformes au prescrit et souvent à les priver des connaissances et savoir-faire requis pour poursuivre leur scolarité. Cette manière de faire est chronophage en termes de préparation puisqu’elle incite l’enseignant à se documenter toujours plus sur le sujet sans vraiment savoir jusqu’où aller.

S’adapter

Dans le cadre d’un remplacement ou d’un stage, il faut également être à même de rencontrer la commande d’un collègue ou d’un maitre de stage.

Ainsi, si la demande porte sur l’apprentissage d’un savoir ou d’un savoir-faire donné, il faut être à même de placer ces éléments dans des contextes qui feront sens pour les élèves et qui s’intègreront dans le parcours d’apprentissage prévu par le programme.

Par exemple, il est demandé d’apprendre aux élèves à utiliser l’échelle graphique et numérique d’une carte.

Si c’est au mois de novembre et que la séquence 1/1 est terminée, il sera opportun de contextualiser les exercices sur les échelles par rapport à la mobilité en milieu urbain. Par exemple, sur la base d’un plan, sur la base de l’échelle numérique, mesurer la distance parcourue par un piéton pour se rendre d’un lieu à un autre, sur la base d’une carte, à l’aide de l’échelle graphique, mesurer la distance parcourue par un automobiliste pour se rendre d’un lieu à un autre … Les différents exemples pourront contextualiser le sujet de la prochaine séquence, permettre aux élèves de se familiariser avec l’espace, avec le contexte …