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Étude du milieu 1re/2e – Savoirs & savoir-faire – Pages 243

Dans Géo-confluences

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Fréquemment utilisé en géographie, le terme « échelle » est polysémique. Parmi d’autres sens, il exprime aussi bien l’intensité d’un phénomène (échelle de Richter, échelle de Beaufort, etc.) que le rapport de réduction ou d’agrandissement d’un objet ou d’une représentation graphique (dessin, carte, photographie, etc.).

Au sens strictement cartographique, l’échelle désigne le rapport entre une distance réelle, mesurée dans l’espace terrestre et celle de sa représentation sur une carte. Puisqu’il s’agit d’un rapport, l’échelle sera donc « petite » lorsque le dénominateur est grand et inversement « grande » lorsque ce dernier est petit (du 1/1 000 000e au 1/25 000e par exemple). En conséquence, à dimensions cartographiques égales, la portion de l’espace représentée est plus vaste à petite échelle qu’à grande échelle, d’où le paradoxe apparent : pour étudier un phénomène géographique sur une grande échelle (mondiale par exemple), il faut une carte à petite échelle. L’usage courant des expressions grande échelle/petite échelle tend à se substituer au sens arithmétique qui voudrait, dans toute sa rigueur, que la « grande échelle » soit réservée aux plans, au cadastre, et que la plus « petite échelle » s’applique au niveau planétaire. Il est courant de contourner le problème en utilisant « vaste échelle » pour des phénomènes se déployant sur de grands espaces et sur des cartes à petite échelle, ou « échelle fine » pour décrire des phénomènes locaux, visibles sur les cartes à grande échelle. En toute rigueur, il est préférable de caractériser l’échelle par d’autres adjectifs que « grande » ou « petite » (échelle locale, infranationale ou régionale, nationale, continentale, mondiale…).

Les faits géographiques doivent être étudiés à l’échelle adaptée, en fonction de leurs caractères et des thématiques abordées. Ils pourront parfois être appréhendés à divers niveaux d’échelle (de manière dite multiscalaire) qui apparaitront donc emboités les uns dans les autres. L’emboitement ne doit pas être mécanique, le choix de chaque échelle doit être justifié en fonction des relations entre l’objet étudié et les espaces représentés. De tels changements d’échelle, par leurs effets de « zoom » avant ou arrière, peuvent révéler des réalités différentes en modifiant perceptions et représentations.

La détermination de l’échelle d’étude d’un phénomène est fondamentale en géographie : une carte ou un croquis doit être accompagné d’une échelle graphique, accessible visuellement, ou d’une échelle numérique, qui suppose, elle, le passage par une opération arithmétique.

Lors d’une étude géographique, les changements d’échelle peuvent s’effectuer par sauts, d’un niveau à l’autre ; c’est le cas par exemple avec l’utilisation de plusieurs cartes imprimées représentant le même espace à différentes échelles. L’analyse géographique, lorsqu’elle porte sur des thématiques liées au développement durable ou à la mondialisation, pourra tout particulièrement tirer profit des changements de focale qui font passer du « local au global » ou inversement, sans oublier toutes les échelles intermédiaires. Une telle démarche est appelée multiscalaire. Certains auteurs proposent d’aller plus loin en étudiant l’influence des autres niveaux scalaires sur une échelle donnée, c’est l’approche transcalaire.

L’usage des globes virtuels, qui se généralise et qui permet de modifier aisément, par zoom avant ou arrière, le champ de l’espace représenté, renouvèle la nécessité de faire identifier de manière rigoureuse l’échelle, ou les échelles, retenues lors de l’observation. Les globes virtuels permettent des changements de zoom en continu, mais aussi des balayages glissés, à une même échelle, d’une région à l’autre.

(SD et JBB) dernière modification : juillet 2021.

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